Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/317

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en pleurant et le président les suivit bientôt avec le reste de sa troupe. Soutenu sur la Duclos qui rendit témoignage de sa vigueur et certifia qu’à bonne justice il méritait une couronne de myrte, le lecteur trouvera bon que nous ne révélions pas ce que le président avait fait, les circonstances ne nous le permettent point encore, mais il avait gagné la gageure, et c’était là l’essentiel. „Voilà cent louis,“ dit-il, en les recevant, „qui me serviront à payer une amende, à laquelle je crains d’être bientôt condamné.“ — Voilà encore une chose que nous prions le lecteur de nous permettre de ne lui expliquer qu’à l’événement, mais qu’il y voie seulement comme ce scélérat prévoyait ses fautes d’avance, et comme il prenait son parti sur la punition qu’elles devaient lui mériter, sans se mettre le moins du monde en peine, ou de les prévenir ou de les éviter. — Comme il ne se passa absolument que des choses ordinaires depuis cet instant là jusqu’à celui où les narrations du lendemain commencèrent, nous allons tout de suite y transporter le lecteur.


Dixième-huitième journée.


Duclos, belle, pariée et toujours plus brillante, que jamais commença ainsi les récits de la 18me soirée. — „Je venais de faire l’acquisition d’une grosse et grande créature, nommée Justine, elle avait 25 ans, 5 pieds 6 de haut, membrée comme une servante de cabaret, d’ailleurs de beaux traits, une belle peau, et le plus beau cul du monde, comme ma maison abondait en ces sortes de vieux paillards, qui ne retrouvent quelque motion de plaisirs que dans les supplices qu’on leur