Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/371

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d’aiguille, que mon opération n’en faisait pas sortir une goutte de sang ; il se branlait lui-même, pendant ce temps-là et déchargeait comme un diable au dernier coup d’aiguille, son ivresse dissipée, je défaisais promptement mon ouvrage, et tout était dit. — [119]Un autre se faisait frotter avec de l’esprit du vin sur tous les endroits de son corps, où la nature avait placé du poil, puis j’allumais cette liqueur spiritueuse, qui consommait à l’instant tous les poils, il déchargeait en se voyant en feu, pendant que je lui faisais voir mon ventre, ma motte et le reste. Car celui-là avait le mauvais goût de ne regarder que des devants. — Mais qui de vous, messieurs, a connu [120]Miracont, aujourd’hui président de grande chambre et dans ce temps conseiller clair ?“ — „Moi,“ répondit Curval. — „Eh bien, monsieur,“ dit Duclos, „savez-vous, quelle était et quelle est encore à ce que je crois sa passion ?“ — „Non, et comme il passe ou veut passer pour un dévot, je serais fort aise de le savoir.“ — „Eh bien,“ répondit Duclos, „il veut qu’on le prenne pour un âne.“… „Ah morbleu,“ dit le duc à Curval, „mon ami, c’est un goût débat que ceci, je parierais qu’alors, cet homme-là croit qu’il va juger, eh bien, ensuite,“ dit le duc. — „Ensuite, Mgr.,“ reprit Duclos, „il faut le mener par le cou, le promener ainsi à l’heure dans la chambre, il braye, on le miche, et dès qu’on est dessus, on le fouette sur tout le corps avec une houcine, comme pour presser sa marche, il le redouble, et comme il se branle pendant ce temps-là, dès qu’il décharge, il jette les hauts cris, fait une ruade, et jette la fille les quatre [pattes] en l’air.“ — „Oh, pour celle-là,“ dit le duc, „elle est plus divertissante, que lubrique et dis moi,