Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/427

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— „Cette manie-là est plaisante,“ dit l’évêque, „on peut en tirer le plus grand parti pour d’autres choses, et en y mettant moins de délicatesse, car je vous dirai que je suis peu partisan de la délicatesse en libertinage, en y en mettant moins, dis-je, on peut apprendre de ce récit la manière sûre d’empêcher une putain, de se plaindre, quelque soit l’iniquité des procédés qu’on veuille employer avec elle, il n’y a qu’à lui tendre ainsi des [pièges], l’y faire tomber, et dès qu’une fois, on est certain de l’avoir rendue coupable, on peut à son tour faire tout ce qu’on veut, il n’y a plus à craindre qu’elle ose se plaindre, elle aura trop peur, ou d’être prévenue, ou d’être recriminée.“ — „Il est certain,“ dit Curval, „qu’à la place du financier, je m’en serais permis davantage, et vous auriez bien pu, ma charmante Duclos, ne pas vous en tirer à si bon compte !“ — Les récits, ayant été longs, cette soirée-ci, l’heure du souper vint sans qu’on eût le temps de paillarder un peu avant. — On fut donc se mettre à table, bien résolu de se dédommager après le repas. Ce fut alors, que, tout le monde étant rassemblé, on détermina de constater enfin les jeunes filles et les jeunes garçons que l’on pouvait mettre au rang des hommes et des femmes, il fut question, pour décider la chose, de branler tous ceux de l’un et l’autre sexe, sur lesquels on avait quelques soupçons, en femmes, on était sûr d’Augustine, de Fanni, et de Zelmire, ces trois charmantes petites créatures, âgées de 14 et 15 ans, déchargeaient toutes trois au plus léger attouchement, Hébé et Michette n’ayant encore que 12 ans n’étaient pas même dans le cas d’être essayées, il ne s’agissait donc chez les sultanes que d’éprouver Sophie, Colombe