Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/44

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abus et lui en enlevèrent absolument tous les moyens. Adélaïde n’ayant plus que ses larmes à offrir à l’infortune allait encore les répandre sur leurs maux et son cœur impuissant mais toujours sensible, ne pouvait cesser d’être vertueux. Elle apprit un jour qu’une malheureuse femme allait venir prostituer sa fille au président parce que l’extrême besoin les contraignait, déjà le paillard enchanté se préparait à cette jouissance du genre de celles qu’il aimait le mieux. Adélaïde, fit vendre en secret une de ses robes, en fit donner tout de suite l’argent à la mère et la détourna par ce petit secours et quelque sermon, du crime qu’elle allait commettre, le président venant à le savoir, sa fille n’était pas encore mariée, se porte contre elle à de telles violences, qu’elle en fut 13 jours au lit. Et tout cela sans que rien put arrêter l’effet des tendres mouvements de cette âme sensible. — Julie femme du président et fille aînée du duc eut peut-être effacé les deux précédentes, sans un défaut capital pour beaucoup de gens et qui peut-être avait décidé seul la passion de Curval pour elle, tant il est vrai que les effets des passions sont inconcevables et que leur désordre fouit du dégoût et de la satiété, on peut se comparer qu’à leurs écarts, Julie était grande, bien-faite, quoique très grasse et très potelée, les plus beaux yeux bruns possibles, le nez charmant, les traits saillants et gracieux, les plus beaux cheveux châtains, le corps blanc et dans le plus délicieux embonpoint un cul qui eut pu servir de modèle à celui même que sculpta Praxitèle, le con chaud, étroit et d’une jouissance aussi agréable que put l’être un tel local, la jambe et le pied charmant, mais la bouche la plus