Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/528

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9. Son bourreau la pique à tout instant avec un fer rouge, elle est liée devant lui, il blesse ainsi peu-à-peu tout le corps en détail, 10. Elle est enchaînée à un pilier sous un globe de verre et vingt serpents affamés la dévorent en détail toute vive. 11. Elle est pendue par une main avec deux boulets de canon aux pieds, si elle tombe c’est dans une fournaise. 12. Elle est empalée par la bouche, les pieds en l’air, un déluge de flammèches lui tombe à tout instant sur le corps. 13. Les nerfs retirés du corps et liés à des cordes qui les allongent et pendant ce temps-là on les larde avec des pointes de fer brûlantes. 14. Tour à tour tenaillée et fouettée sur le con et le cul avec des martinets de fer à molettes d’acier rouge, et de temps en temps égratignée avec des ongles de fer ardent. 15. Elle est empoisonnée d’une drogue qui lui brûle et déchire les entrailles, qui lui donne des convulsions épouvantables, lui fait pousser des hurlements affreux, et ne doit la faire mourir que la dernière. Ce supplice est un des plus terribles. Le scélérat se promène dans son caveau aussitôt qu’il y est descendu, examine un quart d’heure chaque supplice en blasphémant comme un damné et en accablant les patientes d’invectives. Quand à la fin, il n’en peut plus et que son foutre captivé si longtemps est prêt à s’échapper, il se jette dans un fauteuil d’où il peut observer tous les supplices, deux des démons l’approchent, montrent leur cul, et le branlent, et il perd son foutre en jetant des hurlements qui couvrent totalement ceux des quinze patientes. Cela fait, il sort, on donne le coup de grâce à celles, qui ne sont pas encore mortes, on enterre leurs corps et tout est dit pour la quinzaine. — Ici Desgranges