Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/53

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nisseuses attitrées de la société et à beaucoup d’expérience, elle joignait un jargon assez agréable. On l’avait choisi pour remplir le quatrième rôle d’historienne, c’est à dire celui dans le récit duquel il devait se rencontrer le plus d’horreur et d’infamie. Qui mieux qu’une créature37) qui les avait toutes faites, pouvait jouer ce personnage-là ?

Ces femmes trouvées, et trouvées dans tous points tels qu’on pouvait les désirer il fallut s’occuper des accessoires. On avait d’abord désiré de s’entourer d’un grand nombre d’objets luxurieux des deux sexes, mais quand on eut fait attention que le seul local où cette partie lubrique put commodément s’exécuter était le même château en Suisse appartenant à Durcet et dans lequel il avait expédié la petite Elvire, que ce château peu considérable ne pouvait pas contenir un si grand nombre d’habitants, et que d’ailleurs, il pouvait devenir indiscret et dangereux d’emmener tant de monde, on se réduisit à 32 sujets en tout les historiennes comprises, savoir quatre de cette classe, huit jeunes filles, huit jeunes garçons, huit hochets doués de membres monstrueux pour les voluptés de la sodomie passive et quatre servantes. Mais on voulut de la recherche à tout cela. Un an entier se passa à ses détails, on y dépensa un argent immense et voici la précaution que l’on y employa pour les huit jeunes filles. Afin d’avoir tout ce que la France pouvait offrir de plus délicieux, seize maquerelles intelligentes ayant chacune deux secondes avec elles furent envoyées dans les 16 principales provinces de France, pendant qu’une 17e travaillait dans le même genre à Paris seulement. Chacune de ses appareilleuses eut