Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les autres meubles nécessaires aux impuretés de toute espèce. Des deux côtés du trône, il y avait une colonne isolée, et qui allait toucher le plafond. Ces deux colonnes étaient destinées à contenir le sujet que quelque faut aurait mis dans le cas d’une correction. Tous les instruments nécessaires à cette correction étaient accrochés en ces colonnes, et cette vue imposante servait à maintenir une subordination si essentielle dans des parties de cette espèce, subordination d’où naît presque tout le charme de la volupté dans l’âme des persécuteurs. Ce salon communiquait à un cabinet qui se trouvait faire dans cette partie l’extrémité du logement. Ce cabinet était une espèce de boudoir, il était extrêmement sourd et secret, fort chaud, très sombre le jour et sa destination était pour des combats tête à tête, ou pour certaines autres voluptés secrètes qui seront expliquées dans la suite ; pour passer dans l’autre aile, il fallait revenir sur ses pas, et une fois dans la galerie au fond de laquelle on voyait une fort belle chapelle, on repassait dans l’aile parallèle qui achevait le tour de la cour intérieure. Là se trouvait une fort belle antichambre communiquant à quatre très beaux appartements ayant chacun boudoir et garderobe ; de très beaux lits à la turque en damas à trois couleurs avec l’ameublement pareil ornaient ces appartements dont les boudoirs offraient tout ce que peut offrir la lubricité la plus sensuelle et même avec recherche. Les quatres chambres furent destinées aux quatre amis, et comme elles étaient fort chaudes et fort bonnes, ils y furent parfaitement bien logés, une femme devant occuper par les arrangements pris les mêmes appartements qu’eux, on ne leur affecta point