Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/238

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l’auteur depuis 1777 jusqu’en 1790 (il y avait treize cahiers, mais deux ne furent pas retrouvés). « Tout ce que le marquis a dit, fait ou entendu, lu, écrit, senti ou pensé pendant ces treize années se trouve dans ce recueil ; mais les choses les plus remarquables sont écrites en chiffres dont lui seul avait la clef. » Citons aussi cinq cahiers de notes, pensées, extraits, chansons, mélanges de vers ou de prose, composés ou recueillis pendant la dernière détention de Sade.

Un zélé bibliophile, Bérard, auteur d’un livre consacré à la bibliographie des Elzeviers, qui joua en 1830 un certain rôle politique, a laissé parmi des notes inédites, celle-ci que reproduit Pisanus Fraxi (p. 35 de l’Index déjà cité) : « Anglès était préfet de police lors de la mort du marquis de Sade. Je lui ai entendu dire qu’on avait trouvé dans sa chambre un grand nombre de vers licencieux dignes de Voltaire, qu’il s’était empressé de faire brûler. Si ces vers étaient en effet dignes de Voltaire, leur destruction serait une perte ; mais je crois pouvoir en douter : d’abord parce qu’Anglès se connaissait mieux en administration qu’en