Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/271

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rite, trouvera toujours dans son sein des hommes envieux de s’en rendre dignes ; trop avares de ces nobles tributs, les Romains, par une loi sévère, exigeaient un long intervalle entre la mort de l’homme célèbre et son panégyrique ; n’imitons point cette rigueur : elle refroidirait nos vertus ; n’étouffons jamais un enthousiasme dont les inconvénients sont médiocres et dont les fruits sont si nécessaires : Français, honorez, admirez toujours vos grands hommes. Cette effervescence précieuse les multipliera parmi vous, et si jamais la postérité vous accusait de quelque erreur, n’auriez-vous pas votre sensibilité pour excuse ?

Marat ! Le Pelletier ! ils sont à l’abri de ces craintes ceux qui vous célèbrent en cet instant, et la voix des siècles à venir ne fera qu’ajouter aux hommages que vous rend aujourd’hui la génération qui fleurit. Sublimes martyrs de la liberté, déjà placés au temple de mémoire, c’est de là que, toujours révérés des humains, vous planerez au-dessus d’eux, comme les astres bienfaisants qui les éclairent, et qu’également utiles aux hommes, s’ils trouvent dans les uns la source