Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/135

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Castelnau fut appellé devant ses juges ; quelque dussent être les intentions du duc de Guise, cet interrogatoire était inévitable ; ayant été impossible au baron de revoir sa fille depuis les démarches de Raunai, ses réponses ne purent être analogues aux desirs de ceux qui voulaient le sauver ; il n’y avait rien que n’eût entrepris Raunai pour lui faire part de ses desseins, et pour l’engager à parler d’après les plans concertés entre Juliette et lui ; mais il n’avait pu réussir, Castelnau parut donc et ne put agir que d’après lui. Les deux Guises et le Chancelier assistaient à cette séance.

Castelnau débuta par réclamer la parole du duc de Nemours ; il m’a juré, dit-il, de me conduire aux pieds du roi, pourquoi suis-je dans les fers ? Toutes les paroles que Nemours a pu vous donner sont vaines, lui dit le duc de Guise ; il n’y a aucun serment qui puisse être regardé comme sacré quand il est fait à un rebelle ou à un hérétique[1].

  1. Le conseil de guerre présidé par le maréchal de Saint-André l’avait décidé de cette manière.