Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Créature angélique, dit Ceilcour en tombant aux pieds de cette femme céleste… non vous ne pleurerez point la possession de ce cœur, où vous daignez attacher quelque prix ! il est à vous… il est pour jamais à vous… vous y régnerez despotiquement ; pardonnez un instant d’erreur à la violence de ma passion… ce crime est le vôtre, Dolsé, il est l’ouvrage de vos charmes, il y aurait une affreuse injustice à vouloir m’en punir. Oubliez-le… oubliez-le madame… c’est votre amant qui vous en conjure. — Rentrons Ceilcour… vous m’avez fait sentir mon imprudence… je ne croyais pas au danger près de vous… vous avez raison, c’est ma faute… et cherchant toujours à sortir du bosquet ; voulez-vous donc me voir expirer à vos genoux, dit Ceilcour… non je ne les quitterai pas que vous ne m’ayez pardonné. — Ô monsieur, comment puis-je excuser l’action de votre vie, la plus capable de me prouver votre indifférence. — Cette action n’était due qu’à l’excès de mon amour. — On n’avilit point ce qu’on aime. — Par-