Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/208

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ver, s’il m’aime aussi sincèrement que je le crois ; mais combien ces présens funestes déchireront mon cœur, s’ils ne sont que les fruits de la légèreté de cet homme charmant, ou de simples effets de sa galanterie.

Le premier soin de Ceilcour en revenant à Paris, fut d’aller chez la comtesse de Nelmours ; il ignorait si elle avait su la fête qu’il venait de donner à Dolsé, et dans le cas qu’elle en fut instruite, il était très-curieux de savoir ce qu’aurait produit ce procédé sur une âme aussi fière.

On venait de tout apprendre. Ceilcour est reçu froidement ; on lui demande comment il est possible de quitter une campagne où l’on jouit de plaisirs aussi délicieux. Ceilcour répond qu’il n’imagine pas comment une plaisanterie de société… un bouquet donné à une amie, peut avoir fait tant d’éclat… Persuadez-vous donc, belle comtesse, continue-t-il, que, si comme vous le prétendez, je voulais donner une fête, ce ne serait qu’à vous que j’oserais la proposer. — Vous