Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/233

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comtesse et deux de ses femmes s’élancent dans le char, et l’éclair est moins prompt à traverser la nue, que cette fragile voiture n’est à conduire aux barrières du fort le poids précieux qu’on lui confie.

Le génie s’avance, il vient recevoir la princesse… Ô décrets sacrés des destins, s’écrie-t-il, en l’appercevant… voilà celle qui m’est annoncée… voilà celle qui va m’enchaîner à jamais, et qui va délivrer Azélis ; entrez, madame, venez recevoir ma main, venez jouir de votre triomphe… Votre main, dit madame de Nelmours un peu effrayée — En vérité, je n’en ai pas trop d’envie ; n’importe, avançons toujours, nous capitulerons tout-à-l’heure.

Les portes s’ouvrent, et la comtesse pénètre dans de petits appartemens délicieux, dont les plafonds, les murs et les parquets sont de porcelaine, tantôt variée, tantôt d’une seule couleur. Pas un seul meuble de ce manoir céleste, n’était d’une composition différente.

Permettez, dit le génie, en laissant sa