Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/62

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Lorraine, frère du duc, pouvait-il, lié au saint-siége, n’en pas étayer les droits ? Dans cet état de choses, n’osant encore et se déchirer soi-même, on se prenait aux branches, on attaquait mutuellement les créatures du parti opposé, et pour satisfaire ses passions particulières on immolait toujours quelques victimes.

Henri II vivait encore : on lui fit voir qu’il s’en fallait bien que le parlement fût en état de juger les affaires des réformés condamnés à mort par l’édit d’Ecouen, puisque la plupart des membres de cette compagnie était du parti qui déplaisait à la cour ; le roi se transporte au palais, il voit qu’on ne lui en impose point ; les conseillers Dufaur, Dubourg, Fumée, Laporte, et de Foix sont arrêtés, le reste s’évade. Rome aigrit au lieu d’appaiser, la France est pleine d’inquisiteurs, le cardinal de Lorraine, organe du Pape, hâte la condamnation des coupables ; Dubourg perd la tête sur un échafaud ; de ce moment tout s’émeut, tout s’enflamme ; Henri meurt ; la France n’est plus conduite