Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/87

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sorte de négociation qu’il a eu l’air d’entamer, et sachant encore aux mains des Guises, sa chère Juliette, qui chaque jour lui fait dire de temporiser. Castelnau propose une conférence, Nemours l’accorde, et demande au baron sitôt qu’il le voit, quel est l’objet de ces dispositions militaires, comment il a pu naître dans l’esprit d’un brave homme comme lui, de n’aborder la cour que les armes à la main, et de renoncer par cette imprudente démarche, à la gloire dont avait toujours joui la nation française d’être, de toutes celles de l’Europe, la plus fidelle à la patrie. Castelnau répond que loin de renoncer à cette gloire, il travaille à la mériter, que la plus grande preuve de sa soumission est la démarche qu’il a faite en envoyant sa fille unique aux genoux de la reine, qu’un sujet qui se révolte agit rarement de cette manière. Mais pourquoi des armes, dit Nemours ? Ces armes répliqua le baron, n’ont été destinées qu’à nous ouvrir un chemin jusqu’au trône, elles sont faites pour nous venger de