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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/147

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fortune, n’en éprouve plus que les disgrâces… n’a plus autour de lui que les calamités de l’indigence, et dans son cœur que les pointes acérées du remords, ou les serpens du désespoir ? Celui-là seul, mon cher, est digne de ma pitié ; je ne dirai point comme les sots… c’est sa faute, ou comme les cœurs froids qui veulent justifier leur endurcissement, il est trop coupable. Eh ! que m’importe ce qu’il a franchi, ce qu’il a méprisé, ce qu’il a fait, il est homme, il dut être faible… il est criminel, il est malheureux, je le plains… Parlez Falkeneim, parlez, je brûle de vous entendre ; et mon honnête ami prit la parole dans les termes suivans :

« Vers les premières années de ce siècle, un gentilhomme de religion romaine, et de nation Allemande, pour une affaire qui était bien loin de le déshonorer, fut obligé de fuir sa patrie ; sachant que quoique nous ayons abjuré les erreurs du papisme, elles sont néanmoins tolérées dans nos provinces, il arriva à Stockholm. Jeune et bien fait, aimant