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OXTIERN,

Oxtiern.

Donne. (Il lit rapidement ; puis faisant signe à Casimir de s’éloigner, il se rapproche de Derbac, et mystérieusement.) Mon ami, c’est un cartel du père d’Ernestine ; sachant que sa fille arme son frère contre moi, il ne veut céder à personne l’honneur d’une vengeance si nécessaire ; il va descendre dans ce jardin, il me prie de l’y attendre pour se battre ; tu vois que tu t’es trompé ; il faut que le frère d’Ernestine soit entré dans cette maison à notre insçu ; voilà l’ennemi qu’elle m’opposait, et l’habit blanc devait servir à le déguiser.

Casimir, se rapprochant.

Monsieur, si vous me permettiez de dire un mot.

Derbac.

Parles, mon ami, dis ce que tu sais.

Casimir.

Le vêtement blanc n’est pas pour le frere d’Ernestine, Monsieur, ce frere n’est point entré dans la maison, j’en suis sûr ; je n’ai perdu de vue aucun des étrangers qui y sont arrivés, et je vous réponds que ce jeune homme, parfaitement connu de moi, n’y a point paru ; ce vêtement est pour Ernestine, soyez-en certain ; le garçon de l’auberge, que votre or a su nous gagner, l’a été prendre dans le voisinage ; et c’est à Mademoiselle Ernestine elle-même, qu’on doit le donner.