Page:Sade - Philosophie dans le boudoir, Tome 2, 1795.djvu/78

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rien lui rendre ; français, ce seroit en vain que vous vous flatteriez que l’esprit d’un clergé assermenté ne doit plus être celui d’un clergé réfractaire, il est des vices d’état dont on ne se corrige jamais, avant dix ans, au moyen de la religion chrétienne, de sa superstition, de ses préjugés, vos prêtres, malgré leur serments, malgré leur pauvreté, ils reprendroient sur les ames l’empire qu’ils avaient envahis, ils vous renchaîneroient à des rois, parce que la puissance de ceux-ci étaya toujours celle de l’autre, et votre édifice républicain s’écrouleroit faute de bases.

Ô vous qui avez la faux à la main, portez le dernier coup à l’arbre de la superstition, ne vous contentez pas d’élaguer les branches, déracinez tout-à-fait une plante dont les effets sont si contagieux ; soyez parfaitement convaincus que votre systême de liberté et d’égalité contrarie trop ouvertement les ministres des autels de Christ, pour qu’il en soit jamais un seul, ou qui l’adopte de bonne foi, ou qui ne cherche pas à l’ébranler s’il parvient à reprendre quelqu’empire sur les consciences ; quel sera le prêtre qui comparant l’état où l’on vient de le réduire, avec celui dont il jouissoit autrefois, ne fera pas tout ce qui dépendra de lui pour

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