Page:Sade - Philosophie dans le boudoir, Tome 2, 1795.djvu/97

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il ne faut que des ridicules pour ceux qui les servent ; les sarcasmes de Julien nuisirent plus à la religion chrétienne, que tous les supplices de Néron ; oui, détruisons à jamais toute l’idée de dieu, et faisons des soldats de ses prêtres, quelques-uns le sont déjà, qu’ils s’en tiennent à ce métier si noble pour un républicain, mais qu’ils ne nous parlent plus ni de leur être chimérique, ni de sa religion fabuleuse, unique objet de nos mépris ; condamnons à être bafoué, ridiculisé, couvert de boue dans tous les carrefours des plus grandes villes de France, le premier de ces charlatans bénis qui viendra nous parler encore ou de dieu ou de religion ; une éternelle prison sera la peine de celui qui retombera deux fois dans les mêmes fautes ; que les blasphèmes les plus insultans, les ouvrages les plus athées soient ensuite autorisés pleinement, afin d’achever d’extirper dans le cœur et la mémoire des hommes ces effrayans fouets de notre enfance ; que l’on mette au concours l’ouvrage le plus capable d’éclairer enfin les Européens sur une matière aussi importante, et qu’un prix considérable et décerné par la nation, soit la récompense de celui qui ayant tout dit, tout démontré sur cette matière, ne laissera plus à ses compatriotes qu’une faux pour culbuter