en ceux de Jésus et Marie, on publie la vie
de l’imposteur, ce plat roman trouve des
dupes, on lui fait dire cent choses auxquelles
il n’a jamais pensé ; quelques-uns de ses
propos saugrenus deviennent aussitôt la base
de sa morale, et comme cette nouveauté se
prêchait à des pauvres, la charité en devient
la première vertu, des rites bizarres s’instituent
sous le nom de sacremens, dont le plus
indigne et le plus abominable de tous est
celui par lequel un prêtre, couvert de crimes,
a néanmoins, par la vertu de quelques paroles
magiques, le pouvoir de faire arriver
Dieu dans un morceau de pain. N’en doutons
pas, dès sa naissance même ce culte
indigne eût été détruit sans ressource, si
l’on n’eût employé contre lui que les armes
du mépris qu’il méritait ; mais on s’avisa de
le persecuter, il s’accrut, le moyen était
inévitable. Qu’on essaye encore aujourd’hui
de le couvrir de ridicules, il tombera : l’adroit
Voltaire n’employait jamais d’autres
armes, et c’est de tous les écrivains celui qui
peut se flatter d’avoir plus fait de prosélytes,
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Tome I.
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