Page:Sade - Philosophie dans le boudoir, Tome I, 1795.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
( 61 )


en ceux de Jésus et Marie, on publie la vie de l’imposteur, ce plat roman trouve des dupes, on lui fait dire cent choses auxquelles il n’a jamais pensé ; quelques-uns de ses propos saugrenus deviennent aussitôt la base de sa morale, et comme cette nouveauté se prêchait à des pauvres, la charité en devient la première vertu, des rites bizarres s’instituent sous le nom de sacremens, dont le plus indigne et le plus abominable de tous est celui par lequel un prêtre, couvert de crimes, a néanmoins, par la vertu de quelques paroles magiques, le pouvoir de faire arriver Dieu dans un morceau de pain. N’en doutons pas, dès sa naissance même ce culte indigne eût été détruit sans ressource, si l’on n’eût employé contre lui que les armes du mépris qu’il méritait ; mais on s’avisa de le persecuter, il s’accrut, le moyen était inévitable. Qu’on essaye encore aujourd’hui de le couvrir de ridicules, il tombera : l’adroit Voltaire n’employait jamais d’autres armes, et c’est de tous les écrivains celui qui peut se flatter d’avoir plus fait de prosélytes,

  Tome I.
F