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A-t-on peur que la France ne se dépeuple ? Ah ! n’ayons jamais cette crainte ! Un des premiers vices de ce gouvernement consiste dans une population beaucoup trop nombreuse, et il s’en faut bien que de tels superflus soient des richesses pour l’état. Ces êtres surnuméraires sont comme des branches parasites qui, ne vivant qu’aux dépens du tronc, finissent toujours par l’exténuer. Souvenez-vous que toutes les fois que dans un gouvernement quelconque la population sera supérieure aux moyens de l’existence, ce gouvernement languira ; examinez bien la France, vous, verrez que c’est ce qu’elle vous offre, qu’en résulte-t-il ? on le voit. Le Chinois, plus sage que nous, se garde bien de se laisser dominer ainsi par une population trop abondante : point d’asyle pour les fruits honteux de sa débauche, on abandonne ces affreux résultats comme les suites d’une digestion. Point de maisons pour la pauvreté, on ne la connaît point à la Chine. Là, tout le monde travaille, là, tout le monde est heureux, rien n’altère l’énergie du pauvre,