avorter si ces précautions viennent à le tromper ;
si c’est par raison de goûts anti-physiques
qu’elle est contrainte à se dédommager
des négligences de son mari, il faut d’abord
qu’elle le satisfasse sans répugnance dans ses
goûts de quelque nature qu’ils puissent être,
qu’ensuite elle lui fasse entendre que de pareilles
complaisances méritent bien quelques
égards, qu’elle demande une liberté entière
en raison de ce qu’elle accorde ; alors le mari
refuse ou consent ; s’il consent, comme a fait
le mien, on s’en donne à l’aise en redoublant
de soins et de condescendances à ses caprices ;
s’il refuse on épaissit les voiles et l’on
fout tranquillement à leur ombre. Est-il impuissant,
on se sépare, mais dans tous les cas
on s’en donne, on fout dans tous les cas,
cher amour, parce que nous sommes nées
pour foutre, que nous accomplissons les loix
de la nature en foutant, et que toute loi humaine
qui contrarierait celles de la nature ne
serait faite que pour le mépris ; elle est bien
dupe la femme que des nœuds aussi absurdes
que ceux de l’hymen empêche de se livrer à
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