Page:Sadi Carnot - Reflexions sur la puissance motrice du feu, 1824.djvu/106

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même cas ; les mêmes raisons peuvent être données pour rejeter leur emploi[1].

Nous ne parlons pas ici des difficultés pratiques : elles seraient sans nombre. Les mouvemens produits par la dilatation et la compression des corps solides ou liquides ne pourraient être que fort petits ; on se verrait forcé, pour leur donner de l’extension, de faire usage de mécanismes compliqués ; il faudrait employer des matériaux de la plus grande force pour transmettre des pressions énormes ; enfin les opérations successives s’exécuteraient avec beaucoup de lenteur, comparées à celles de la machine à feu ordinaire, de sorte que des appareils de grandes dimensions et d’un prix considérable ne produiraient en somme que de médiocres effets.

Les fluides élastiques, gaz ou vapeurs, sont les véritables instrumens appropriés au développement de la puissance motrice de chaleur. Ils réunissent toutes les conditions nécessaires pour bien remplir cet emploi. Ils sont faciles à comprimer, ils jouissent de la faculté

  1. Des expériences récentes de M. Oersted sur la compressibilité de l’eau ont fait voir que, pour une pression de 5 atmosphères, la température de ce liquide n’éprouvait pas de changement appréciable. (Voy. Annales de physique et de chimie, février 1823, p. 192.)