Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/148

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Tous ces vents, qui souffloient si fort,
Retiennent leurs haleines ;
Il ne pleut plus, la foudre dort,
On n’oit que les fontaines
Et le doux son de quelques luts charmans
Qui parlent au lieu des amans.

Je ne puis estre decouvert,
La nuict m’est trop fidelle ;
Entrons, je sens l’huis entr’ouvert,
J’apperçoy la chandelle.
Dieux ! qu’est-ce cy ! Je tremble a chaque pas,
Comme si j’allois au trespas.

Ô toy, dont l’œil est mon vainqueur,
Sylvie, eh ! que t’en semble !
Un homme qui n’a point de cœur,
Ne faut-il pas qu’il tremble ?
Je n’en ay point, tu possedes le mien…
Me veux-tu pas donner le tien ?