Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/208

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Empoignez cette castelongne[1] ;
Tenez bien, raidissez les coings.
Y estes-vous ? serrez les poings,
Et faisons sauter jusqu’aux nues,
Par des secousses continues,
Sens crier jamais c’est assez,
Ny que nos bras en soient lassez,
Ceste sorcière à triple estage,
Qui n’est bonne, pour tout potage.
Qu’à faire en l’air des entrechats
Comme l’on en voit faire aux chats.
Voilà qui va le mieux du monde ;
Bons dieux ! oyez comme elle gronde !
Quelle grimace ! quel portrait !
Un constipé sur un retrait.
Un vieux charlatan qui boufonne,
Un mulet rongneux qu’on bouchonne.
Un singe qui croque des pous,
Un mastin assailly des loups,
Dom-Quichote dans les escornes,
L’Erty[2] quand on luy fait les cornes,


    tyrique, ouvrage auquel contribuèrent aussi Motin, Regnier et Maynard. — Nous trouvons les noms de ces poètes rapprochés dans ces vers des quatrains de Marolles :

    Desportes, du Régnier, Sygongne, Delingendes,
    Touvant, Motin, La Brosse, Hodet, Monfuron,
    Bertelot, libertin ; du Montier, Percheron,
    Ont seu faire des vers plutôt que des légendes.

    (Portraits en quatrains, par Michel de Marolles (84 p. in-4, Bibl. de l’Arsenal, 1765. in-4. B. L.)

  1. Couverture grossière fabriquée en Catalogne ; — d’où le mot.
  2. Le Herty étoit un fou des Petites Maisons, qui avoit alors grand renom. Sarrazin, dans son poème de Dulot vaincu, dit :

    Quand l’illustre Herty fut privé de la vie,
    Dulot, son fils, pressé d’une plus noble envie