Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/224

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Mettez bas vos plumes de coq,
Dont vous avez mangé la poule.

Capitaines, mauvais garçons,
Si l’on en croit vos cadenettes,
Allez sur quelques limaçons
Dépuceler vos daguenettes.

Tambours, les violons de Mars,
Qu’on batte aux champs de mains legeres,
Pour mener tous ces beaux soudars
En garnison droit à Fougeres !

Là, chargez d’un pesant mousquet,
Qu’ils fassent bien soigneuse garde,
Chantans auprès d’un tourniquet
La robinette et la guimbarde.

Là, d’un ventre-bieu ! qui va là ?
Dit d’une trongne Furibonde,
Sans voir ny cecy, ny cela,
Qu’ils fassent trembler tout le monde.

Là, pour faire les vieux routiers,
Et qu’avec crainte ou les entende,
Qu’en bons termes de savetiers
Ils parlent du siege d’Ostande[1].

  1. « Ce n’estoit, avant les troubles, qu’une meschante villette, la retraite des pescheurs, mais depuis bien connue par le plus mémorable et fameux siége qui toi jamais. Elle fut investie, autant que faire se pouvoit, l’an 1601, le 5 juillet…, par le comte Frideric Vandemberghe (sic). » Parival, que nous avons cité d’abord (Abrégé de l’hist. de ce siecle de fer, 1654), est moins complet sur ce point que le sieur de Saint-Lazare dans ses Remarques d’histoire, Paris, 1632. Il faut lire dans celui-ci le récit des prodiges accomplis a ce siège, encore fameux au temps où Saint-Amant écrivoit.