Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/57

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PREFACE
SUR LES
ŒUVRES DE MONSIEUR DE SAINT-AMANT
Par son fidelle amy Faret[1].



Il y a des choses qui sont d’une condition si relevée et d’une essence si pure, qu’elles ne peuvent rien souffrir de bas ny de commun ; et celles particulierement qui n’ont point d’autre object que de plaire sont ordinairement d’une nature si noble, que c’est les violer que ne leur donner pas toute la grace dont elles sont capables. La mediocrité les detruit, et, lorsqu’elles ne sont pas

  1. Nicolas Faret, né en Bresse, ami de Saint-Amant, de Bois-Robert, de Vaugelas, auquel il ouvrit sa bourse, fut après la publication de l’Honnête homme, présenté par Malleville au petit cercle qui se réuinssoit alors chez Conrart, et qui devient l’Académie françoise. Secrétaire de comte d’Harcourt, il l’accompagna avec Saint-Amant dans son expédition des îles Sainte-Marguerite et Saint-Honorat. Il rédigea les Mémoires de ce prince, qui sont restés inédits. — L’Académie françoise, qui faisoit grand cas de son mérite, l’avoit chargé de « dresser le projet de l’Académie ». — Faret mourut à l’âge de 46 ans, en 1646. « Il avoit l’esprit bien fait, beaucoup de pureté et de netteté dans le style, beaucoup de génie pour la langue et pour l’éloquence. » (Pellisson, Hist. de l’Académie. — Guichenon, Hist. de Bresse.)