Page:Saint-Martin - Poésies, 1860.djvu/15

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Je veux leur découvrir la hauteur des merveilles, Dont tes sons autrefois frappèrent nos oreilles, Et planant avec toi, les forcer d’admirer L’heureux terme où ton nom leur permet d’aspirer. Sous ce nom vers mon but je vole en assurance, L’ardeur de te servir nourrit ma confiance ; Je viens pour te venger, pour braver les arrêts De ces juges trompeurs qui, par leurs vains décrets, Ont souillé tes autels, déshonoré ton culte, Et dont la main profane ajoutant à l’insulte, Ferme ton sanctuaire à tes adorateurs.
Prends ton sceptre, commande à tes traits créateurs, De venir égaler ma force à mon courage. Qu’ils prêtent à mes vers ce charme, ce langage, Ce ton vrai qui saisît, cette douce chaleur Qui sous les yeux du goût, se glisse jusqu’au cœur. Et bientôt les mortels frappés de ta lumière, Ne verront le bonheur qu’au sein de ta carrière. Tout se meut, tout doit l’être au pouvoir de tes dons, Diront-ils, ouvrons donc notre oreille à ses sons ; Heureux, si notre lyre un jour est assez pure, Pour célébrer ses droits sur toute la nature !
Tu m’exauces. J’entends que du séjour des Dieux Tu m’appelles, ta voix m’attire vers les cieux. Déjà calme, impassible aux troubles de la terre, Ce n’est plus qu’à mes pieds que gronde le tonnerre. Loin de ce globe, loin de son souffle empesté, Je crois voir en esprit l’ordre et la majesté Régner dans ces beaux lieux où tu pris l’origine ; Tes crayons se tremper dans la source divine,