Page:Saint-Pol-Roux - L’Âme noire du prieur blanc, 1893.djvu/43

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déjà, telle une pierre de sépulcre, s’était fermée sur moi la lourde porte… (Les mains jointes.) Oh ! de grâce, ayez pitié de mes brebis en peine et ne les chassez pas des environs !… Je fus cruel peut-être et peut-être leur destin estil de revenir sans cesse, dans l’espérance du berger qui jamais plus ne reviendra !…

Le Prieur, paternel.

Ton holocauste est un sourire sur les lèvres du Seigneur. — Ces brebis-là, vois-tu, sont le troupeau symbolique des vanités éphémères que tu laissas à la porte. (Lui prenant les mains.) Mais sont-ce là tous tes regrets ?

BÉNÉDICT, abandonnant sa tête sur le sein du prieur.

O mon père, j’aimais… j’aimais une pastourelle blonde… celle à qui j’ai légué mon blanc troupeau : Magdeleine aux yeux de dimanche !… Elle a dû suivre mes brebis ou les guider vers la chapelle, et sans doute est-elle au pied de ces