Page:Saint-Saëns - Rimes familières.djvu/27

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De ces jours de triomphe où le troupeau vulgaire
Qui pèse au même poids
L’histrion ridicule et le génie austère
Vous met sur le pavois !

La Gloire est infidèle et c’est une maîtresse
Plus âpre que la mort.
Quand on a le bonheur, à quoi bon cette ivresse ?
Crains de tenter le Sort !

Je sais qu’on avertit en vain ceux que dévore
La soif de l’inconnu.
Si le soir est trompeur, souviens-toi qu’à l’aurore
Je t’avais prévenu.