Page:Saint-Saëns - Rimes familières.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

 
Du culte du beau chant prêtresse vénérée,
Ne laissez pas crouler son autel précieux,
Vous qui l’avez reçu comme un dépôt des cieux,
Vous qui du souvenir êtes la préférée !

Ah ! comment oublier l’implacable Fidès
De l’amour maternel endurant le supplice,
Orphée en pleurs qui pour revoir son Eurydice
Enhardi par Éros pénètre dans l’Hadès !

Grande comme la Lyre et vibrante comme elle,
Vous avez eu dans l’Art un éclat non pareil
Vision trop rapide, hélas ! que nul soleil
Dans l’avenir jamais ne nous rendra plus belle !