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À M. PIERRE B***


 
Pierre, je t’ai vu naître et de ta jeune gloire
J’aimerais à fêter les lauriers radieux.
D’où vient donc ton silence et quelle est l’humeur noire
Qui fait plier ton aile et te ferme les cieux ?

Je la connais ; je sais qu’une triste chimère
A toujours assombri ton âme. La Vertu
Que tu voulais chanter dans ton désir austère
A mis son doigt glacé sur ton luth : il s’est tu.