Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 1.djvu/193

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du Saint-Esprit en 1597, le sixième après deux ducs et trois gentilshommes, et mourut sans enfants en novembre 1605 ; ainsi finit sa branche, et il étoit fils unique du frère aîné du premier duc de Piney.

Il faut remarquer que ce duc à brevet de Brienne avoit deux sœurs, toutes deux mariées deux fois : l’aînée à Louis de Plusquelec, comte de Kerman en Bretagne, puis à Just de Pontallier, baron de Pleurs ; la cadette à Georges d’Amboise, seigneur d’Aubijoux et de Casaubon, puis à Bernard de Béon, seigneur du Massés, gouverneur de Saintonge et d’Angoumois ; elle mourut avec postérité masculine à Bouteville, le 16 juin 1647, à quatre-vingts ans : il s’agira d’elle dans la suite du procès. Son dernier mariage, qui fut une étrange mésalliance, fut précédé de celle de la sœur de son père, mariée à Christophe Jouvenel, si plaisamment dit des Ursins, marquis de Traisnel et pourtant chevalier de l’ordre et gouverneur de Paris : nous l’allons voir suivie d’une autre qu’on a déjà vue dans la généalogie.

Notre premier duc de Piney est fort connu par ses deux ambassades à Rome, où il reçut tant de dégoûts : sa première femme étoit fille et sœur des ducs d’Aumale, et la seule dont il eut des enfants. Malgré l’énorme exemple de ses beaux-frères, il fut fidèle contre la Ligue. Sa seconde femme étoit sœur de la reine Louise veuve d’Henri III, et veuve du duc de Joyeuse, favori de ce prince. À tout prendre, ce premier duc de Piney étoit un assez pauvre homme à tout ce qu’on voit de lui ; mais quel qu’il fût, on ne s’accoutume point en remontant à ces temps-là à ne lui voir qu’un fils et une fille (car l’autre fille qui étoit cadette fut