d’elle en différents lieux. Cette conduite, qui fut éclairée, lui fit donner ordre de sortir de Paris. Elle obéit, mais incontinent elle se vint cacher dans une petite maison obscure du faubourg Saint-Antoine. L’extrême attention avec laquelle elle étoit suivie fit que ne la dépistant de nulle part, on ne douta pas qu’elle ne fût rentrée dans Paris, et à force de recherches on la soupçonna où elle étoit, sur le rapport qu’on eut des voisins des mystères sans lesquels cette porte ne s’ouvroit point. On voulut être éclairci ; une servante qui portoit le pain et les herbes fut suivie de si près et si adroitement qu’on entra avec elle.
Mme Guyon fut trouvée et conduite sur-le-champ à la Bastille avec ordre de l’y bien traiter, mais avec les plus rigoureuses défenses de la laisser voir, écrire, ni recevoir de nouvelles de personne. Ce fut un coup de foudre pour M. de Cambrai et pour ses amis, et pour le petit troupeau qui ne s’en réunit que davantage. Les suites dépasseroient l’année. Il vaut mieux en demeurer où nous en sommes pour celle-ci et remettre aux événements de la suivante tout ce qui les amena.
CHAPITRE XIX.
Il y a dans les cours des personnages singuliers, qui sans esprit, sans naissance distinguée, et sans entours ni ser-