Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 2.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

chasser dans la forêt, de dire négligemment : « C’est mon frère qui chasse. » On prétendoit qu’elle étoit fille du roi et de la reine, que sa couleur l’avoit fait cacher et disparaître et publier que la reine avoit fait une fausse couche, et beaucoup de gens de la cour en étoient persuadés. Quoi qu’il en soit, la chose est demeurée une énigme.




CHAPITRE V.


1698. Éclat et accommodement de l’archevêque de Reims et des jésuites. — Deux lourdes sottises de Sainctot, introducteur des ambassadeurs. — Mensonge d’une tapisserie du roi, etc., réformé. — Dispute de rang entre Mmes d’Elbœuf et de Lislebonne. — Mort du P. de Chevigny. — Mort de la duchesse de Berwick. — Mariage de M. de Lévi et de Mlle de Chevreuse. — Mariage du comte d’Estrées et d’une fille du duc de Noailles, faite dame du palais, avec la marquise de Lévi. — Mariage de Mortagne et de Mme de Quintin. — Bissy, évêque de Toul, depuis cardinal, refuse l’archevêché de Bordeaux. — Vaïni, chevalier de l’ordre. — Chevaliers du Saint-Esprit romain en 1675. — L’ordre renvoyé en 1688 par le duc de Bracciano. — Électeur de Saxe pleinement roi de Pologne. — Mort de M. d’Hanovre. — Obrecht va à Ratisbonne pour les affaires de Madame avec l’électeur palatin.


L’année commença par l’accommodement que le premier président fit par ordre du roi des jésuites avec l’archevêque de Reims. Ce prélat, à l’occasion d’une ordonnance qu’il avoit faite sur la fin de l’année dernière dans son diocèse, s’y étoit exprimé sur la doctrine et sur la morale d’une manière qui déplut aux jésuites. Ils essayèrent de faire en sorte que l’archevêque s’expliquât d’une manière publique qui les mit hors d’intérêt. C’est ce qu’il ne voulut point faire, tellement que ces pères, peu accoutumés à trouver de