Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 4.djvu/154

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officiers, parce qu’Henri III en créa en même temps de petits, tels que le héraut, l’huissier, etc., tout différents des grands officiers, et qui, pour marque de leurs charges, n’ont porté jusqu’à la dernière régence qu’une petite croix du Saint-Esprit, attachée d’un petit ruban bleu céleste à leur boutonnière. Ces mêmes petits officiers se trouvent aussi dans les autres trois grands ordres cités ci-dessus, à la différence de leurs grands officiers.

Cette introduction de similitude entière de porter ordinairement l’ordre du Saint-Esprit entre les chevaliers et les grands officiers, fut d’autant plus aisée à établir, qu’excepté les magistrats, tout le monde étoit alors en pourpoint et en manteau, dont la couleur et la simplicité seule distinguoit les gens les uns d’avec les autres, et que le cordon bleu se portoit au cou ; mais avec toute cette parité journalière entre les chevaliers et les grands officiers, ceux-ci étoient fort distingués des chevaliers les jours de cérémonie, comme ils le sont encore, en ce qu’ils n’ont point de collier, et ils le sont encore entre eux quatre par la différence de leurs grands manteaux. Celui du chancelier est en tout et partout semblable à. celui des chevaliers. Le prévôt et grand maître des cérémonies n’a point le collier de l’ordre brodé autour du sien ni de son mantelet, mais du reste il est pareil à ceux des chevaliers. Ceux du grand trésorier et du greffier ont les flammes de la broderie de leurs manteaux et mantelets considérablement plus clairsemées et un peu moins larges, et entre ces deux derniers manteaux il y a encore quelque petite différence, à l’avantage du grand trésorier sur le greffier. Les grands officiers eurent encore cette ressemblance avec les chevaliers, qu’Henri III, qui avoit compté donner à son nouvel ordre les bénéfices en commande, comme en ont ceux d’Espagne, en destina aussi aux grands officiers pour appointements de leurs charges. Cette destination rendit dès lors commune aux chevaliers et aux grands officiers cette dénomination de commandeurs,