Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 4.djvu/83

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M. le duc d’Orléans avoit toujours sur le cœur d’avoir été oublié dans le testament du roi d’Espagne, et Monsieur, fils d’Anne, fille et sœur de Philippe III et de Philippe IV, rois d’Espagne, avoit trouvé fort mauvais de n’avoir pas été appelé au défaut des descendants du duc d’Anjou. M. le duc d’Orléans en avoit fort entretenu Louville au voyage qu’il fit ici pour celui du roi d’Espagne en Italie. Maintenant que ce prince en étoit de retour à Madrid, M. le duc d’Orléans voulut travailler tout de bon à son rétablissement dans l’ordre de la succession. Il avoit envoyé l’abbé Dubois au passage du roi d’Espagne à Montpellier pour y prendre des mesures avec Louville et y faire entrer ce prince ; et il y fut réglé que deux mois après son retour dans son royaume, pendant lesquels les choses se prépareroient en faveur de M. le duc d’Orléans, l’abbé Dubois irait à Madrid pour finir cette affaire, que le roi aussi désiroit, et qui eut en effet son exécution, quelques mois ensuite, telle que M. le duc d’Orléans la pouvoit désirer. C’est ce même abbé Dubois dont il a été parlé à l’occasion du mariage de M. le duc d’Orléans, et dont il n’y aura que trop à dire dans les suites.

Le dimanche 14 janvier, le roi fit dix maréchaux de France, qui, avec les neuf qui l’étoient, firent dix-neuf : c’étoit pour n’en pas manquer.

Les neuf étoient : 1675, MM. de Duras.

1681, Estrées père.

1693, Choiseul.

— Villeroy.

— Joyeuse.

— Boufflers.

— Noailles.

— Catinat.

1702, Villars.