Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 5.djvu/152

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resta pas mille. Schulembourg se sauva seul et blessé, tous les Moscovites tués, six mille prisonniers, dont cent cinquante officiers, le canon, le bagage, cent drapeaux ou étendards pris. Une si complète victoire ne coûta pas plus de mille hommes aux Suédois, et presque point d’officiers. Quel personnage eût fait en Europe ce jeune roi de Suède s’il eût pu se préserver des perfides conseils de son ministre Piper, et n’aller pas se détruire follement dans les déserts de Moscovie !




CHAPITRE IX.


Généraux des armées. — Du Bourg attaqué à Versailles. — Joyeux ; son être ; sa mort. — Du Mont ; sa famille ; son caractère. — Catastrophe curieuse de Maulevrier. — Départ de l’abbé de Polignac, etc. — Prince Emmanuel d’Elbœuf passe aux Impériaux et est pendu en effigie. — Langallerie, lieutenant général, puis Bonneval, brigadier, passent aux ennemis et sont pendus en effigie. — Vastes projets pour la campagne ; réflexions. — Billet signé du roi à M. de Vendôme, qui s’engage à faire recevoir l’ordre de lui et obéir par un maréchal de France, en Italie seulement. — Cardinal de Médicis veut se marier de la main du roi ; Mlle d’Armagnac le refuse. — Villars, maître de la Mutter et de la Lauter, prend Haguenau et délivre le fort Louis. — Le roi d’Espagne et Tessé devant Barcelone. — Berwick foible contre les Portugais. — Chavagnac ravage les Anglois aux îles de l’Amérique.


Le roi régla ses armées à peu près comme les années précédentes : M. de Vendôme en Italie, Tessé pour la Catalogne, alors en Espagne, Berwick pour la frontière de Portugal. Le maréchal de Villars en Alsace, Marsin sur la Moselle, et le maréchal de Villeroy en Flandre, avec chacun leurs officiers généraux.