Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 5.djvu/332

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CHAPITRE XVIII.


Année 1707. — Retranchement d’étrennes et de partie de la pension de Mme de Montespan. — Mort de Cauvisson ; sa dépouille. — Survivance de secrétaire d’État au fils de Chamillart. — Visites inusitées chez Chamillart. — Bassesse de du Bourg. — Mort du roi de Portugal. — Mort et famille du prince Louis de Bade. — Grandeurs de Marlborough. — Entrevues étranges. — Électeur de Cologne sacré, etc. — Naissance du second duc de Bretagne. — Mort de Saint-Hermine. — Mort de Mme de Montgon. — Mme de La Vallière dame du palais. — Mariage de Gondrin avec une fille du maréchal de Noailles. — Mort du comte de Grammont ; son caractère. — Mort de La Barre. — Mort de Mme de Frontenac ; sa famille, etc. — Mort de Mlle de Goello ; sa famille. — Mort du chevalier de Gacé. — Mines inutilement cherchées aux Pyrénées. — Retour et personnage de Mme de Caylus à la cour. — Union de l’Écosse avec l’Angleterre. — Marquis de Brancas et de Bay. — Port-Mahon repris pour Philippe V. — Envoi d’argent de Mexique par le duc d’Albuquerque. — Prise considérable en mer sur les Anglois.


La situation pressée des affaires qui avoit fort augmenté les dépenses de la guerre par tout ce qu’on avoit perdu de troupes et de terrain, avoit obligé le roi, depuis deux ou trois ans, à diminuer, puis, à retrancher les étrennes qu’il donnoit aux fils et aux filles de France, qui se montoient fort haut. Le trésor royal lui apportoit tous les premiers jours de l’an pour les siennes trente-cinq mille louis d’or de quelque valeur qu’ils fussent. Cette année, 1707, il s’en retrancha dix mille. La cascade en tomba sur Mme de Montespan. Depuis qu’elle eut quitté la cour pour toujours, le roi lui donnoit douze mille louis d’or tous les ans, sur quelque pied qu’ils fussent ; d’O étoit chargé de lui en porter