CHAPITRE V.
L’importante nouvelle d’une délivrance si désirée arriva le matin, à Marly, du vendredi 26 août, par un courrier de Langeron, qui commandoit là la marine, à Pontchartrain, qui aussitôt fut la porter au roi et le combla et toute la cour de joie. Ce courrier avoit été dépêché à l’insu de Tessé qui envoya son fils, lequel ne partit que huit heures après le courrier de Langeron, et arriva à l’Étang où Chamillart étoit, qui l’amena à Marly dans le cabinet du roi, comme il étoit près de sortir de son souper, bien honteux tous deux d’avoir été prévenus. Le courrier ne sut du tout rien de ce qu’il conta au roi et ensuite à tout le monde, et se fit fort moquer de lui. Il n’en fut pas moins fait maréchal de camp ; il n’y avoit pas un mois qu’il étoit brigadier. Chamillart, piqué à l’excès, fit un étrange vacarme contre Pontchartrain, comme d’une entreprise formelle sur sa charge, dont justice lui étoit due ; que la nouvelle n’étant point maritime, il n’en