Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 7.djvu/180

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de Bouillon et de Rohan ont arraché là-dessus de la Sorbonne, qui est le seul lieu où ils l’aient obtenu en France.




CHAPITRE XI.


Disgrâce de M. de Vendôme. — Éclat entre le duc de Vendôme et Puységur, qui le perd radicalement auprès du roi. — Affront reçu à Marly, de Mme la duchesse de Bourgogne, par le duc de Vendôme. — [Il] est exclu de Marly. — Vendôme exclu de Meudon. — Vendôme refusé d’aller en Espagne. — Fortune, caractère et retraite du duc de La Rochefoucauld.


La mort de M. le prince de Conti sembla au duc de Vendôme un avantage d’autant plus considérable qu’il se voyoit délivré d’un émule si embarrassant par la supériorité de naissance, au moment qu’il l’alloit voir en sa place à la tête des armées, porté partout sur les pavois, et qu’il le laissoit encore auprès de Monseigneur sans aucun contrepoids. J’ai déjà dit en son temps son exclusion des armées, parce que cet événement ne se pouvoit reculer hors de temps, par rapport aux dispositions militaires qui ne se pouvoient transposer. La chute de ce prince des superbes eut trois degrés, tant, de si haut, elle fut profonde. Nous voici arrivés au deuxième qui laisse encore un espace considérable jusqu’au dernier d’entre deux et trois mois ; mais comme ce dernier n’a de connexité avec aucun autre événement, je le rapporterai tout de suite après avoir averti de l’intervalle pour n’avoir plus à y revenir.

Quelques raisons de toute espèce qui dussent engager le roi à ôter à M. de Vendôme le commandement de ses armées,