cette intimité très librement, quand l’occasion s’en présentoit, et toujours avec mesure sur ces personnes, par égard pour moi, hors quelques occasions rares de vivacités échappées auxquelles je fermois les yeux.
CHAPITRE XVIII.
Il faut maintenant retourner un peu en arrière, pour voir tout de suite cette affaire de M. le duc d’Orléans sur l’Espagne, qui éclata en ce temps-ci, et qui a été la source de tout ce qui a depuis accompagné sa vie d’amertumes et de détresses, qui se sont de là répandues même sur les temps les plus affranchis et les plus libres de sa vie, et dans lesquels il a été revêtu seul de tout le pouvoir souverain.
Sans s’entendre ici sur le caractère avant le temps, il suffira de remarquer que son oisiveté, continuellement trompée par des voyages de Paris, amusée par des curiosités de chimie fort déplacées, et des recherches de l’avenir qui l’étoient bien davantage, livrée à Mme d’Argenton, sa maîtresse, à la débauche et à la mauvaise compagnie avec un air de licence, de peu de compte de la cour, et de beaucoup moins de Mme sa femme, lui avoit fait grand tort dans l’esprit du monde et surtout dans celui du roi, lorsque la