Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 9.djvu/211

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de M. le duc de Saint-Simon à M. le chancelier ; de M. le chancelier à M. le duc de Saint-Simon ; de M. le duc de Saint-Simon à M. le chancelier. — Éclaircissement de quelques endroits de mes lettres. — Anecdote curieuse de l’enregistrement de La Rochefoucauld.


Alors il fut question, entre le chancelier et moi, d’en venir à un sérieux examen de cet ancien projet du premier président d’Harlay, que j’avois copié et noté, qui devoit servir de base au règlement qu’on vouloit faire. Le premier article devint la première matière de contestation : c’étoit celui des princes du sang, qui étoit vague, hors d’œuvre, et qui ne disoit rien. Par cela même, j’en craignois une approbation implicite des usurpations à notre égard, dont M. le prince de Conti convenoit de si bonne foi du nombre et de l’injustice ; et sans m’expliquer là-dessus avec le chancelier, j’insistai sur l’inutilité, et dès là sur l’indécence d’un article qui ne régloit rien, parce qu’il n’y avoit rien alors à décider à cet égard. Le chancelier me répondit qu’ayant nécessairement à parler des légitimés, on ne pouvoit passer sous silence les légitimes. Je ne voyois point cette nécessité. Il ne s’agissoit de rien sur les princes du sang : il n’y avoit point de concessions à confirmer pour eux comme pour les bâtards, puisqu’on vouloit prendre cette occasion de le faire ; mais cette bienséance de ne pas parler de ceux-ci sans avoir d’abord fait mention de ceux-là parut au chancelier une raison péremptoire. Comme, dans le fait, ce premier article n’énonçoit rien, je ne m’opiniâtrai pas trop ; mais j’essayai de faire supprimer le second, qui portoit la confirmation dont je viens de parler, et avec lequel le premier tomboit de soi-même. Mais le chancelier, ferme sur son principe que cet article seul seroit le chausse-pied du règlement, m’ôta toute espérance qu’il pût être supprimé, et je me tournai à le faire dresser, en sorte qu’il ne donnât pas au moins une force nouvelle à ce qui avoit été fait pour les bâtards et que la confirmation, puisqu’il en falloit passer par là, fût la plus