arts qu’il possédoit, et à dire plaisamment que, s’il étoit un homme à avoir besoin de gagner sa vie, il auroit cinq ou six moyens différents de la gagner grassement. Le roi le laissa causer un peu, puis, après avoir souri de cette idée par laquelle Maréchal avoit comme terminé son discours, il reprit un air sérieux, regarda Maréchal : « Savez-vous, lui dit-il, ce qu’est mon neveu ? il a tout ce que vous venez de dire : c’est un fanfaron de crimes. » À ce récit de Maréchal je fus dans le dernier étonnement d’un si grand coup de pinceau ; c’étoit peindre en effet M. le duc d’Orléans d’un seul trait, et dans la ressemblance la plus juste et la plus parfaite. Il faut que j’avoue que je n’aurois jamais cru le roi un si grand maître. M. le duc d’Orléans se trouva si bien qu’il fut le lendemain au lever du roi, et de là à Versailles où il demeura. Il n’y avoit plus que deux ou trois jours de Marly. Il fit quelques légers remèdes et il n’y parut plus.
CHAPITRE XV.