donna son portrait ; ce fut tout ; le régent, quoi que ce soit ; et longtemps après le roi Jacques lui écrivit et lui envoya aussi son portrait. Conclusion : elle est demeurée maîtresse de la poste de Nonancourt, et l’est demeurée, telle qu’elle l’étoit auparavant, vingt-quatre ou vingt-cinq ans encore, jusqu’à sa mort ; et c’est encore son fils et sa belle fille qui tiennent cette même poste. C’étoit une femme vraie, estimée dans son lieu ; pas un seul mot de ce qu’elle a raconté de cette histoire n’y a été contredit de qui que ce soit. On n’oseroit dire ce qui lui en a coûté de frais ; jamais elle n’en a reçu une obole. Jamais elle ne s’en est plainte ; mais elle disoit les choses comme elles étoient, avec modestie et sans le chercher, à qui lui en parloit. Telle est l’indigence des rois détrônés, et le parfoit oubli des plus grands périls et des plus signalés services.
Beaucoup d’honnêtes gens s’éloignèrent de Stairs, que l’insolence de ses airs écartoit encore. Il en combla la mesure par la manière insupportable dont il s’expliqua toujours sur cette affaire, n’osant toutefois l’avouer, sans s’en disculper non plus, ni en témoigner d’autre peine que celle de son succès.
CHAPITRE XIV.