Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 14.djvu/27

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le premier gentilhomme de la chambre en année derrière lui, et personne autre avant le parlement.

La quatrième est bien décisive. Le roi et la reine ne s’y trouvèrent point ; par conséquent point de suite, ni personne qu’on pût dire marcher entre eux et le parlement par raison de charge près d’eux, ou par accompagnement, quoique ce n’en soit pas une. Or voici ce que porte le Cérémonial : Suivoient immédiatement lesdites évêque et abbé. MM. les duc de Montpensier, prince-dauphin, duc d’Uzès, maréchal de Vieuville, comtes de Retz et de Chavigny, etc., et plusieurs seigneurs et gentilshommes ; après suivoient les huissiers de la cour, greffier et quatre notaires ; de Thou, premier président, les présidents Baillet, Séguier, Prevost et Hennequin, leurs mortiers dessus leurs têtes (et tout le parlement, etc.). Le commentaire est ici superflu ; tout est clair, littéral, précis, net : la noblesse précède ; le parlement la suit, et sans la moindre difficulté.

La cinquième enfin ne prouve pas moins évidemment la même chose que la précédente, nonobstant la parenthèse qui regarde la préséance de la ville sur la cour des monnaies, que je ne fais que supprimer ici pour une plus grande clarté : le roi, les sieurs d’Aumale et de Nevers, suivis de plusieurs autres seigneurs. Il est donc clair que toute cette noblesse précéda le parlement, puisqu’elle est mise nécessairement de suite avant de parler des compagnies, et que la dispute de la ville avec les monnaies fait que le Cérémonial vient incontinent à sa marche après la chambre des comptes, qu’il dit avoir eu la gauche et le parlement la droite.

La vérité de la préséance de fait de la noblesse sur le parlement en ces processions saute tellement aux yeux, que ce seroit vouloir perdre du temps que de s’y arrêter davantage. Le droit et le fait sont certains. Sauter de là à précéder un petit-fils de France régent du royaume, en cérémonie toute pareille, il faut avoir les jarrets bons. C’est le second tome d’avoir opiné avant la reine régente, mère de