Rome venoit pourtant d’approuver, en faveur de M. le duc d’Orléans, la coadjutorerie du riche prieuré de Saint-Martin des Champs dans Paris, et qui a beaucoup de collations, pour l’abbé de Saint-Albin, bâtard non reconnu de ce prince et de la comédienne Florence. Le cardinal de Bouillon, comme abbé de Cluni, avoit donné autrefois ce prieuré à l’abbé de Lyonne, fils du célèbre ministre et secrétaire d’État des affaires étrangères. Cet abbé de Lyonne, dont j’ai parlé ailleurs, étoit un homme de mœurs, de vie, d’obscurité, de régime même, fort extraordinaires, gouverné par un fripon que lui avoient donné les jésuites, qui s’y enrichit au trafic de ses collations et à la régie de son bien, connu du feu roi pour si scélérat, et de tout le monde, que le P. Tellier et Pontchartrain, comme on l’a vu ailleurs, échouèrent à le faire évêque, et qui l’est, depuis ceci, devenu de Boulogne. L’abbé de Lyonne fut donc tonnelé pour cette coadjutorerie qui au fond ne lui faisoit aucun tort, et l’abbé d’Auvergne, comme abbé de Cluni, se fit un mérite auprès du régent, non seulement d’y consentir, mais d’y contribuer de tout son pouvoir. Il est vrai que ce prince n’eut pas plutôt les yeux fermés, que l’abbé d’Auvergne ne rougit point d’attaquer son bâtard, devenu archevêque de Cambrai, et qui, depuis deux ans, étoit en possession paisible du prieuré, sans réclamation quelconque, par la mort de l’abbé