Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 15.djvu/474

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ce qui l’engagea à une retraite totale. Louis XIV étoit vieux et menaçoit ruine ; M. de Pontchartrain étoit précisément du même âge ; d’ailleurs il vouloit sagement éviter d’être obligé de porter au parlement l’édit qui déclaroit les princes légitimés habiles à succéder à la couronne [1].

« M. Voysin fut chargé de cette opération, qui s’exécuta pourtant avec la soumission que l’on montra pour les ordres de Louis XIV jusqu’au moment de la mort de ce monarque, arrivée, comme chacun sait, le 1er septembre 1715. M. Voysin, chancelier à peu près de la même force que M. Boucherat, mourut fort à propos au mois de février 1717 [2]. Il fut remplacé par M. d’Aguesseau [3].

« Des trois derniers chanceliers du règne de Louis XIV, M. de Pontchartrain étoit sans contredit le plus capable. Il avoit été conseiller au parlement de Paris. M. de Pontchartrain fut ensuite pendant vingt ans premier président au parlement de Bretagne, et y donna des preuves de fermeté, d’habileté et d’adresse, en ménageant ces têtes bretonnes de tout temps si difficiles à conduire. »

  1. Cet édit fut porté au parlement le 2 août 1714, et le chancelier de Pontchartrain s’était retiré en juillet. Il mourut en 1727, âgé de quatre-vingt-neuf ans. Sa correspondance est conservée à la Biblioth. Imp. ms. f. Mortemart, n. 60-61.
  2. Voy., sur le chancelier Voysin, les Mémoires de Saint-Simon, t. VII, p. 253 et suiv.
  3. Voy., Ibid.. t. XIV, p. 176 et suiv., le caractère du chancelier d’Aguesseau.