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Maine, mon dégoût alloit à ne vouloir plus me mêler de rien, et à voir M. le duc d’Orléans courtement et précisément pour le nécessaire, et pour, ne rien marquer au monde si attentif à tout. Ainsi finit l’année 1719.




CHAPITRE XVIII.


1720. — Comédie entre le duc et la duchesse du Maine, qui ne trompe personne. — Changement de dame d’honneur de Mme la Duchesse la jeune ; pourquoi raconté. — Caractère de M. et de Mme de Pons. — Abbé d’Entragues ; son extraction ; son singulier caractère ; ses aventures. — Law, contrôleur général des finances. — Grâces singulières faites aux enfants d’Argenson. — Machaut et Angervilliers conseillers d’État en expectative. — Law maltraité par l’avidité du prince de Conti, qui en est fortement réprimandé par M. le duc d’Orléans. — Ballet du roi. — Force grâces pécuniaires. — J’obtiens douze mille livres d’augmentation d’appointements sur mon gouvernement de Senlis, qui n’en valoit que trois mille. — Je fais les derniers efforts pour un conseil étroit, fort inutilement. — Mariage de Soyecourt avec Mlle de Feuquières. — Réflexions sur les mariages des filles de qualité avec des vilains. — Mort du comte de Vienne ; son caractère, son extraction. — Mort du prince de Murbach. — Mort de l’impératrice mère, veuve de l’empereur Léopold. — Son deuil et son caractère. — Mort du cardinal de La Trémoille. — Étrange friponnerie et bien effrontée de l’abbé d’Auvergne pour lui escroquer son archevêché de Cambrai. — Digression sur les alliances étrangères du maréchal de Bouillon et de sa postérité. — Abbé d’Auvergne ; comment fait archevêque de Tours, puis de Vienne.


Cette année commença par une comédie fort ridicule dont personne ne fut la dupe, ni le public, ni ceux pour qui elle fut principalement jouée, ni ceux qui la jouèrent, si ce n’est peut-être la seule Mme la Princesse qui y fit un personnage principal, et qui étoit faite pour l’être de tout. Le duc et la