Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 18.djvu/214

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en sa présence au conseil de régence. — Détail plus étendu de la scène du cabinet du roi sur son mariage. — Déclaration du mariage du prince des Asturies avec une fille de M. le duc d’Orléans. — Réflexions. — Abattement et rage de la cabale opposée au régent. — Ses discours ; son projet. — Frauduleux procédé du cardinal Dubois avec moi, qui veut me ruiner et me faire échouer. — Mon ambassade déclarée. — Ma suite principale. — Sartine ; quel. — Je consulte utilement Amelot et les ducs de Berwick et de Saint-Aignan. — Utilité que je tire des ducs de Liria et de Veragua. — Leur caractère. — Mon instruction. — Remarques sur icelle. — Valouse ; son caractère et sa fortune. — La Roche ; sa fortune ; son caractère. — Estampille ; ce que c’est. — Laullez ; sa fortune ; son caractère. — Mon utile liaison avec lui. — Scélératesse du cardinal Dubois et faiblesse inconcevable de M. le duc d’Orléans, dans les ordres nouveaux et verbaux que j’en reçois sur préséance et visites. — Duc d’Ossone ; quel. — Nommé ambassadeur d’Espagne pour le mariage du prince des Asturies. — On lui destine le cordon bleu. — Je ne veux point profiter de la nouveauté de cet exemple. — Continuation de l’étrange procédé du cardinal Dubois à mon égard, qui fait hasarder à M. le duc d’Orléans une entreprise d’égalité avec le prince des Asturies. — La Fare envoyé en Espagne de la part de M. le duc d’Orléans. — Son caractère. — Malice grossière à mon égard du cardinal Dubois, suivie de la plus étrange impudence. — Il prend à Torcy la charge des postes. — Bon traitement fait à Torcy. — La duchesse de Ventadour, et Mme de Soubise en survivance, gouvernantes de l’infante, et le prince de Rohan chargé de l’échange des princesses.


Il y avoit longtemps que les alliés du nord, las de cette longue guerre, et jaloux respectivement, se démanchoient les uns après les autres ; et chacun, dans la crainte de l’augmentation de la puissance déjà trop formidable de la Russie prête d’envahir la Suède, s’étoit contenté de ce qu’il en avoit pu tirer, et avoit cessé la diversion. Le czar avoit des raisons domestiques de finir cette guerre ; et s’y portoit d’autant plus volontiers qu’il la pouvoit terminer à son mot et donner la loi à la Suède. Les plénipotentiaires russiens et suédois, assemblés à Nystadt en Finlande, y conclurent la paix telle que la Suède la put obtenir dans l’état de ruine et de dernier abattement où le règne de son dernier roi l’avoit mise, et que la continuation de la guerre contre tant d’ennemis